Peu à peu, les arguments pour une transmission manuelle s’estompent; les boîtes robotisées sont maintenant plus rapides à passer entre deux rapports que l’humain le plus doué, les automatiques conventionnelles sont transparentes dans toutes les situations, et elles sont souvent moins gloutonnes à la pompe puisqu’elles gardent le moteur dans un régime très bas. Le seul argument qu’il reste à ces irréductibles du levier de vitesses, c’est « l’expérience de conduite », cette donnée floue qui différencie une voiture ordinaire d’une expérience transcendante.
Mais est-ce encore le cas? Pour le savoir, j’ai pris successivement le volant de deux Volkswagen Golf GTi identiques à une exception près : l’une venait avec une boîte manuelle à six rapports universellement reconnue comme ayant un maniement fabuleux, et l’autre avec la célèbre transmission DSG, une unité semi-automatique qui passe les rapports elle-même en 4 centièmes de seconde.
Avant de parler transmission...
Même si elle est basée sur la compacte Golf, la GTI est une sportive dans l’âme; son moteur de 210 chevaux et 258 livres-pied de couple fournit toujours une puissance impressionnante (le couple est disponible dès 1 600 tours-minute!). Le style de la voiture est sobre, mais quelques détails nous indiquent qu’il s’agit d’un modèle à part : les échappements doubles, les roues de 18 pouces, l’iconique ligne rouge dans la grille avant, les badges répartis çà et là à l’extérieur… Dans l’habitacle, on prend place dans des sièges confortables et offrant un soutien presque parfait dans les courbes, toutes les commandes (et le levier de la boîte manuelle!) tombent bien sous la main et le volant est juste de la bonne taille pour une prise sportive. De plus, dans mes modèles d’essai il y avait les traditionnels sièges tartans des GTI; ce style m’a charmé dès le premier regard. La direction est d’une précision chirurgicale, on ressent précisément ce qui se passe sous les roues. En appuyant sur le bouton Sport, un haut-parleur s'active pour imiter un échappement plus rauque, ce qui transforme le son du moteur; quand on désire « s’énarver », on a droit à une trame sonore beaucoup plus gutturale. Mais n’oublions pas qu’il s’agit d’une voiture à hayon; j’ai pu déménager un ami en chargeant tous ses effets sans problème. Essayez de faire de même dans un coupé sport… Bref, cette bagnole est un véritable charme.
À clutch ou Direkt-Schalt-Getriebe?
Maintenant que vous êtes convaincu qu’il faut une GTI dans votre entrée, voyons un peu vos options : d’un côté, vous avez la boîte manuelle. Cette unité compte six rapports et son maniement est pratiquement sans faille; la course du levier est juste de la bonne longueur, les rapports s’enclenchent facilement et on a énormément d’aisance à changer de vitesse. De plus, les ratios sont extrêmement bien étagés, ce qui fait qu’il est simple d’exploiter la large plage de puissance de l’engin. Un petit bémol, cependant : si la pédale d’embrayage est facile à utiliser en situation de tous les jours (même un embouteillage de plus d’une heure n’a causé aucun inconfort), son point de friction est un peu haut. Sans doute que les conducteurs qui conduiront leur GTI pendant longtemps s’y habitueront, mais mon court essai m’a quelquefois laissé perplexe quand venait le moment de m’élancer d’un arrêt complet. Par contre, le pédalier est très bien placé pour effectuer un pointe-talon; et si vous aimez la conduite sportive, vous savez qu’il n’y a pas meilleure sensation que de rétrograder une boîte manuelle dans un virage, effectuer le complexe ballet de pied d’un pointe-talon et de ressortir de l’autre côté de la courbe à pleins gaz!
Source: guideautoweb.com