Autant elle a revu à sa façon notre conception de la voiture compacte, autant elle est née dans un contexte tumultueux. La Volkswagen Golf GTI, apparue en 1979 au Canada entre les deux chocs pétroliers, a été la première compacte sportive de l'histoire et une preuve que l'agrément de conduite n'était pas réservé aux bolides onéreux et ultrapuissants. Nous voilà donc près de 30 ans plus tard devant sa septième cuvée. Est-elle encore celle que l'on doit citer en exemple ?
SON DESIGN
Il ne fait pas de doute, la Golf GTI reste fidèle à la recette originale sur le plan stylistique. Son design est évidemment construit sur la base de la Golf, à laquelle on ajoute quelques traits distinctifs, dont le bouclier avant alvéolé tout comme la mince calandre et quelques mentions ici et là qu'il s'agit d'une GTI. Plus basse et chaussée de jantes optionnelles de 18 pouces au dessin particulièrement original, elle préfère indiquer sa présence aux connaisseurs plutôt que d'avoir les projecteurs braqués sur elle.
À BORD
S'il y a un aspect sous lequel cette Golf GTI vieillit bien, c'est celui de la confection de son habitacle. Les matériaux souples sont presque partout et l'assemblage est d'une rigueur incontestable. L'impression de qualité est tangible et va jusqu'au bruit sourd de la fermeture des portières. L'espace pour les jambes et la tête à l'avant la positionne au sommet du segment. Bien que très conservateur, le dessin du tableau de bord est fonctionnel et plaisant à l'oeil. Bref, les faux pas sont pratiquement inexistants.
SOUS LE CAPOT
La nouvelle GTI puise sa fougue dans la dernière génération de son quatre-cylindres turbo. D'une cylindrée de 2 L, ce moteur codé EA888 dispose d'une poignée de chevaux supplémentaires (10 ch) par rapport à l'année dernière, mais fait un grand bond au rayon du couple (51 lb-pi). Cela se traduit par une grande souplesse et un temps de réponse qui fait rougir de nombreux moteurs turbo plus puissants. Bref, c'est du grand art. La boîte manuelle dispose d'un embrayage progressif et d'un levier précis. Le guidage pourrait toutefois être plus court.
DERRIÈRE LE VOLANT
Si la présentation nous met en appétit, la raison d'être de cette GTI prend réellement forme sur les routes sinueuses. Voiture légère sur pattes et très neutre pour un modèle à traction, l'adhérence de son train avant est manifeste. Aidée par une très bonne visibilité qui permet de bien placer la voiture, la direction brille par sa précision qui découpe naturellement chaque virage au scalpel. Le volant pourrait toutefois communiquer plus, le conducteur se sentirait ainsi impliqué davantage. Malgré ce tempérament sportif, la GTI est une bonne voiture quotidienne, bien insonorisée, aux suspensions dont la fermeté n'est pas excessive.
LES TECHNOLOGIES EMBARQUÉES
Le système d'infodivertissement utilisé dans la Golf GTI constitue une bonne évolution de l'ancien système. Plus fluide dans son fonctionnement, sa présentation est également plus moderne et l'écran tactile mieux conçu. Le GPS avec présentation 3D est aussi un bel ajout aux fonctionnalités. La sonorité de la chaîne stéréo Fender n'est cependant pas particulièrement convaincante, peu texturée pour les caractéristiques annoncées.
VERDICT
La Golf GTI septième du nom est un symbole d'homogénéité est probablement la meilleure compacte sportive du moment. Malgré son embourgeoisement, elle reste joueuse à souhait tout en offrant un niveau de raffinement élevé. Ce modèle est certainement à la hauteur de son héritage. Volkswagen devra cependant prouver qu'elle a corrigé les problèmes de fiabilité qui ont affecté la génération précédente. Seul le temps pourra nous dire si cette GTI 7 a relevé son niveau de jeu sous cet aspect pour le moins important.
Source: auto.lapresse.ca